Selon certains professionnels du secteur, il ne devrait plus être possible, dans les prochains mois, d’emprunter à moins de 2 % pour financer son achat immobilier.

Sans surprise, la remontée des taux des crédits immobiliers amorcée depuis le début de l’année se poursuit. « Dans un contexte de forte augmentation des coûts de refinancement des banques sur les marchés, il devient maintenant difficile d’emprunter sur 25 ans en dessous de 1,50 % », note Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi.

Le taux de l’OAT (obligation assimilable du Trésor) 10 ans, la référence pour la fixation du coût des prêts immobiliers, a en effet frôlé les 2,40 % mi-juin avant de redescendre, à la fin du mois, à 2 %. Il était inférieur à… 0,2 % en début d’année.

En juin, les clients de Cafpi ont pu emprunter en moyenne à 1,29 % sur 15 ans contre 1,22 % en mai, 1,42 % sur 20 ans contre 1,35 % en mai et 1,57 % sur 25 ans contre 1,51 % en mai. Il est encore possible, pour de très bons profils dans certaines régions, d’emprunter à 0,90 % sur 15 ans, 1,10 % sur 20 ans et 1,30 % sur 25 ans, détaille le courtier.

« Malgré les hausses de taux successives de ces derniers mois, les Français peuvent aujourd’hui financer leurs projets immobiliers à des taux sensiblement inférieurs à ceux auxquels l’Etat emprunte et très en dessous du niveau de l’inflation (dont l’Insee projette qu’elle atteindra 6,8 % à l’automne). Ceci constitue une double anomalie historique qui devra nécessairement trouver une forme de résolution dans les mois qui viennent ; il faut s’attendre à ce qu’il ne soit rapidement plus possible d’emprunter en dessous de 2 % », observe M. Lendrevie.

Taux de l’usure

Outre la hausse des taux, les candidats à l’achat d’un bien immobilier qui souhaitent emprunter doivent franchir d’autres obstacles. Le niveau du taux de l’usure (taux au-delà duquel les banques ne peuvent pas prêter) ne permet pas de financer certains dossiers.

Les taux d’usure appliqués à compter du 1er juillet et jusqu’au 30 septembre 2022 ont été publiés au Journal officiel le 30 juin.

Pour les crédits immobiliers dont la durée est égale ou supérieure à vingt ans, il est de 2,57 % contre 2,40 % ces trois derniers mois.

 

Source : Le Monde