La Banque de France a de nouveau augmenté mardi le taux maximal auquel les particuliers peuvent emprunter pour un achat immobilier. Il dépasse désormais les 4 % pour tout crédit de plus de dix ans.

Dès le 1er avril, le taux d’usure des crédits de plus de dix ans dépassera les 4 %, a annoncé mardi la Banque de France. Il atteindra même les 4,24 % pour les emprunts de plus de 20 ans, les plus courants pour des achats immobiliers. Des niveaux inédits depuis 2015, conséquence de la hausse des taux d’intérêt que connaît le marché immobilier depuis un an.

Des taux qui restent un plafond maximal que les banques n’ont pas le droit de dépasser lorsqu’elles octroient un crédit. Pour l’heure, le taux moyen des crédits immobiliers est de 3,18 % pour le début d’année 2023. Mais la hausse continue des taux directeurs de la BCE, – les taux auxquels les banques empruntent elles-mêmes -, devrait continuer de faire croître le coût des crédits immobiliers pour les particuliers.

La Banque de France a décidé de modifier la fréquence de révision du taux d’usure, passant d’une mise à jour trimestrielle à une mise à jour mensuelle en février.  Une décision prise en réponse à la hausse rapide des taux d’intérêt, qui a entraîné une augmentation des coûts de refinancement pour les banques sur les marchés.

Les banques se montrent logiquement plus frileuses pour leurs prêts immobiliers : le nombre de crédits a chuté de plus de 44% en rythme trimestriel glissant et de plus de 27% en rythme annuel glissant. La capacité d’emprunter des ménages a quant à elle baissé de 20 % depuis 2021.

Des conditions d’emprunt toujours aussi strictes

Et les critères d’octroi des prêts ne sont pas prêts de changer. Contraintes depuis plus d’un an par les normes prudentielles du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), elles ne sont pas près de se desserrer. L’endettement des ménages est contenu à 35% de leurs revenus et la durée des crédits, sauf exception, est limitée à 25 ans.

Pour le HCSF, ces normes « permettent de sécuriser l’accès au crédit des ménages tout en les protégeant contre les éventuels risques de surendettement« . L’autorité a d’ailleurs souligné, lors de sa dernière réunion du 7 mars, que les banques n’utilisaient pas complètement les possibilités de dérogation, notamment à destination des primo-accédants, à ces critères qui leur sont offertes.

Source : Challenge